en avril, je m'attaque aux conflits

 Les conflits. Voilà un beau titre. Je me lance le challenge d'éradiquer les conflits de ma maisonnée? Quel utopie! D'ailleurs, les conflits sont utiles. Toute notre vie durant, nous devons entrer en conflit avec toutes sortes de personnes et dans toutes sortes de situations, pour obtenir ce que nous voulons.

Finalement, le fait que mes enfants entrent en conflit, c'est déjà un bon signe: ils défendent leur croûte, ils prennent position pour eux-même. 

Quel est le problème, alors? Pour moi, le problème, c'est que j'aimerais leur enseigner comment gérer ces conflits. Vouloir quelque chose, ok, mais crier, insulter, taper est-il la meilleure manière d'y arriver? Je ne pense pas. 

On est déjà au 3e jour d'avril, donc j'ai déjà un peu réfléchi au sujet, et je me propose ici de commencer par identifier les situations conflictuelles qui reviennent régulièrement chez nous. 

En fait, il me semble que ce soit surtout ma fille qui soit génératrice de la plupart des conflits, des disputes, entre mes enfants ou avec moi. Pour rappel, c'est elle qui a la position du milieu dans la fratrie. Tout le monde s'accorde à penser que cette position est la plus difficile. Pas assez grande pour égaler son grand frère, mais plus assez petite pour se faire câliner comme le petit. J'essaie bien entendu de ne rien faire pour ne pas la laisser souffrir de ces choses là, mais elle les ressent clairement ainsi, c'est très difficile de la mettre en valeur à ses propres yeux. Mais quand j'y arrive, je vois bien que c'est important pour elle. 

Quelles sont donc les situations qui aboutissent régulièrement à un conflit? Par exemple, le matin, la distribution des pailles. Mes enfants boivent leur boisson chaude du matin avec une paille. Ne me demandez pas comment cette habitude est venue, je ne m'en souviens plus. Je leur prépare leur tasse, et je mets un point d'honneur à ce qu'ils participent à l'organisation, donc sortir les pailles est une tâche qui leur incombe. J'essaie de leur expliquer, en outre, que sortir une paille (ou autre chose) rien que pour soi lorsque l'on sait que les autres en ont aussi besoin n'est pas très sympa. C'est plus convivial d'en sortir une pour tout le monde. Pareil pour les petites cuillers pour le dessert. Et je me donne en exemple: je prépare le petit déjeuner / repas pour tout le monde, pas seulement pour moi. S'il vous plaît, suivez mon exemple. 

Et c'est sur ce point que la guerre commence: si mon grand se sort une paille, la plupart du temps il ne le fait que pour lui. Je l'ai rappelé à l'ordre plusieurs fois, toujours gentiment (un peu énervée quand même au bout de x jours de rengaine). Et si c'est ma fille qui se rend compte qu'il n'a sorti de paille que pour lui, alors elle explose. Directement. Le matin, au petit déjeuner. Good morning. 

Mon constat est le suivant: dans cette situation, comme dans bien d'autres que je ne peux pas toutes nommer ici, ma fille cherche à faire respecter par les autres les règles que j'ai établies. Elle utilise mon ton, mon vocabulaire ... je le vois bien et ... je n'aime pas.  Mais que faire? Je suis la mère, je dois leur donner des règles de bienséance (dis pardon si tu rotes, enlève tes pieds de la table quand on mange, tiens la porte pour la personne derrière toi) ... non?

Alors voici le challenge: ne plus faire de remarque à l'un de mes enfants devant mes autres enfants. Prendre le temps de le faire, mais en aparté, plus tard. Est-ce réalisable? Si oui, j'y vois deux conséquences positives: 1 - faire une remarque après coup, et non sur le vif, permet de le faire plus calmement, et 2 - par imitation, mes enfants devraient cesser de se faire des remarques désagréables et se donner des ordres. Théoriquement. Le gros obstacle que je vois, c'est moi. Pour réussir à ne rien dire au moment où le problème surgit, je risque de devoir prendre sur moi, et donc d'exploser au bout du compte. Cela va sûrement me demander beaucoup de concentration, ne pas perdre de vue l'objectif final. Allez, c'est parti.