En janvier, sans crier jour 22: Pourquoi ne pas se moquer - 2

Nous sommes dans la voiture, le grand chante, sa soeur s'énerve, le ton monte, les moqueries fusent. 

J'interviens en coupant la radio: "STOP!" (et je me demande si c'est si différent du "SILENCE" que j'ai essayé d'éviter plus haut).

Et j'enchaine en leur demandant si cela leur fait du bien de se moquer ainsi l'un de l'autre et de se fâcher ainsi l'un contre l'autre. Bien entendu mon grand répond que non, ma fille répond en hurlant que c'est la faute de son frère. Je reviendrai vers elle sur ce sujet plus tard, quand elle sera un peu calmée.

En attendant, j'explique: lorsqu'on écoute une chanson que l'on aime, c'est normal de se laisser entraîner par la musique et de se mettre à en chanter l'air. Mais on doit comprendre que pour les autres ce n'est pas forcément agréable, s'ils essaient d'écouter la chanson aussi. Donc, on doit accepter cela et attendre une meilleure occasion pour chanter: soit une fête, soit d'être seul. De son côté, la personne qui se sent dérangée doit pouvoir l'exprimer calmement, par exemple: "On a mis ce CD pour écouter ce chanteur, si tu chantes en même temps moi je ne n'entends plus rien, est-ce que tu pourrais arrêter de chanter s'il te plaît?"

Les enfants réagissent à des pulsions, et je sais que je devrai répéter ce discours encore bien des fois, avant qu'ils ne comprennent que l'on doit éviter de recourir à la moquerie ou la violence. 

Qu'est-ce que la moquerie, en fait? J'ai regardé dans le Petit Larousse la définition, et voici:

moquer, se moquer: 1. tourner en ridicule, railler. 2. ne faire nul cas de, mépriser.

Je trouve que ce sont des mots forts: railler, mépriser. Ce n'est pas juste faire une petite blague. Je me dis du coup, pas étonnant que ma grande le prenne mal, c'est sûrement ainsi qu'elle le ressent ... et elle a sûrement raison. 

Il est certain que dans la vie, il n'est pas rare de se retrouver la cible de "gentilles moqueries", donc on doit apprendre à le gérer, à le signaler lorsque ça ne nous convient pas, et finalement, faire avec. 

Mais ce qui me semble important, c'est de bien expliquer et de bien faire comprendre à mes enfants qu'ils ne doivent pas se moquer l'un de l'autre, ou d'autres enfants à l'école. 

Il est commun de penser que la moquerie permet d'attirer l'attention sur certaines situations, par le biais du rire. On provoque, et finalement, on fait réfléchir. C'est vrai ... pour les autres, ceux qui ne sont pas la cible de la moquerie, car celui dont on se moque, lui, est blessé, vexé, et finalement provoqué, mentalement violenté. La moquerie provoque la violence. Il existe bien d'autres biais pour faire réfléchir le monde que la provocation ou la moquerie. 

En attendant que le monde change, mes enfants, eux, ont compris le message, et petit à petit je les entends formuler des demandes de plus en plus respectueuses, sans crier.