En janvier, sans crier jour 15: Ce qui me fai(sai)t crier.

Quand on devient parent, il faut s'organiser, avoir un planning, sinon on est débordé. Et puis on ne peut plus trop faire des trucs de dernière minute genre "tiens, si on se faisait un ciné / restau ce soir?" à moins d'avoir papi et mamie au coin de la rue prêts à nous dépanner de baby-sitter, et encore. Si on prévoit une baby-sitter, son coût se rajoute au budget de la sortie, donc on devient encore moins flexible.

Et puis quand on devient parent et qu'on a un planning, il faut se tenir prêt à ce que ce planning puisse être chamboulé à n'importe quel moment, en général le dernier moment. Un coup de fièvre, une chute, et hop, on passe 2 heures aux urgences ou à tourner pour trouver la pharmacie de garde, jolie soirée. 

Une fois qu'on est parent avec un planning chamboulé, il faut quand même garder son calme. Courir aux urgences, ok, mais pas de panique. 

Enfin, un parent avec un planning chamboulé et très calme malgré tout, doit avoir les nerfs solides et rester organisé. Supporter les pleurs du petit souffrant affamé et fatigué pendant qu'on s'occupe de ne pas paniquer soi-même, puis rentrer à la maison et devoir nourrir le ci-dessus mentionné petit souffrant alors qu'on n'avait pas prévu ... c'est un challenge. Garder la tête froide. 

Après une journée comme ça, le parent se retrouve avec l'autre parent, normalement, et peut tout raconter et lâcher son stress, écouter sa journée à lui, l'autre parent, partager, se réconforter mutuellement ... recharger son réservoir affectif. 

Moi, je n'ai plus cette dernière partie, et je pense que j'accumule. Des journées comme ça, une fois que je me suis bien organisée, que mon planning a volé en éclat, que j'ai bien patienté des heures pour rien, et qu'à la fin de la journée je shoote dans un sac ou des chaussures mal rangées avant d'entendre "je veux pas prendre ma douche, je suis trop fatigué", bah oui, forcément, faut que ça sorte, donc je crie sur ceux qui sont là.

Enfin, je criais :) Car aujourd'hui, c'est arrivé, une journée bien chaotique dont le bilan est nul, à part que mon bébé est sain et sauf (quand même, il est important de le préciser après une jolie chute, une belle blessure tout près de l'oeil et 2 heures d'attente aux urgences) et je me suis tellement concentrée sur le fait qu'il faudrait que j'évacue autrement que sur les enfants, ça a marché. Avant de récupérer les grands à l'école, j'ai préparé ce message précisément, et visiblement cela m'a permis d'être plus zen, et je me suis occupée de mes enfants ce soir comme normalement, mais ... sans crier.